Le secteur des EHPAD doit poursuivre sa mutation

Les 30 janvier et 15 mars dernier, le secteur des EHPAD a connu deux journées de manifestations historiques. Pour l’UNSA KORIAN, les causes sont multifactorielles.

En effet, cette mobilisation trouve indéniablement sa source dans le mouvement qui a débuté sur la résidence Les Opalines, le 3 avril pour s’achever 117 jours plus tard. Les médias s’emparent donc très vite de ce sujet où tous les ingrédients sont réunis : des conditions de prise en charge déplorables pour les résidents accueillis et des conditions de travail inadmissibles pour les salariés.

La stigmatisation de toute une profession

Certains médias s’emparent en effet du sujet et dépeignent ces lieux de vie, que sont les EHPAD, comme des lieux de maltraitance. L’image choque et forcément elle s’ancre dans l’esprit des français. Les déclarations s’enchainent, les tweets fusent et le #BalanceTonEhpad prend des allures d’arènes romaines où c’est à celui qui achèvera le mieux son établissement.

Certains syndicats radicalisés profitent de cette vitrine pour régler leurs comptes avec leurs directions ou mieux encore avec le groupe qui les emploie. Là aussi, les déclarations se succèdent, bien souvent sous couvert d’anonymat, afin de dénoncer des actes de maltraitance qui restent pour la plupart à vérifier. Les revendications syndicales se transforment alors en combat politique.

Un manque de moyens

La perte d’autonomie et la dépendance croissante sont au cœur du problème. En effet, les personnes accueillies en EHPAD entrent à un âge de plus en plus avancé et donc avec un niveau d’autonomie de plus en plus faible.  Il faut donc leur prodiguer plus d’attention et plus de soins. Le ratio Personnel / Résident est donc devenu au fil des années insuffisant.

Les plans « Vieillesse », « Solidarité Grand Age » se succèdent mais rien n’y fait : l’Etat n’arrive pas débloquer les moyens nécessaires. Même la volonté affichée par Nicolas Sarkozy pour créer une 5ème branche de la Sécurité Sociale (Dépendance) se heurtera à la réalité économique.

En ce qui concerne les effectifs, ceux-ci sont définis dans un document signé à la fois par l’Agence Régionale de Santé, le Conseil départemental et la direction de l’établissement. Le nombre et la qualification des postes sont donc limités, tout comme les crédits qui permettent de rémunérer ces personnels.

Revaloriser les métiers en EHPAD

Malgré tout ce qui a pu être dit sur le monde des maisons de retraite, ce secteur n’a cessé d’évoluer depuis près de 20 ans et ce, quoiqu’on en dise, sous l’impulsion du secteur privé commercial.

La qualité de service, la prise en charge au niveau des soins ainsi que les infrastructures matériels ont été complétement transformées. Les salariés du secteur ont dû faire face à une évolution permanente de leurs métiers, poussée par de nouvelles exigences des clients et des pouvoirs publics, sans que leurs efforts soient pour autant reconnus.

Les différents métiers en EHPAD sont nombreux et variés et ils participent tous, à leur niveau, à la progression des bonnes pratiques. Contrairement à d’autres secteurs, de nombreux postes nécessitent l’obtention d’un diplôme d’état.

Le secteur doit donc continuer à évoluer et l’accent doit être mis sur la valorisation des métiers en EHPAD. Les différents acteurs (La branche professionnelle, les groupes privés commerciaux, les pouvoirs publics, les syndicats…) doivent continuer à mettre en place des formations diplômantes et certifiantes. Il en va de l’image du secteur mais aussi de l’honneur de tous ceux qui travaillent au quotidien au sein des EHPAD.

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